dimanche 7 octobre 2012

Ramones - Blitzkrieg Bop



Ramener le rock & roll à l'essentiel: trois accords, éventuellement quatre, une mélodie accrocheuse sans complications, et des paroles à la limite de l'ineptie mais irresistibles, voilà la philosophie des Ramones. En reprenant les bases du rock des années 50 tout en accélérant franchement le tempo et en saturant les guitares comme il faut, cette bande de New-Yorkais du Queens a ainsi littéralement posé les bases musicales du Punk Rock en 1974, et ont inventé l'attitude de rien à cirer qui va avec.

Les quatre comparses Joey Ramone, Dee Dee Ramone, Johnny Ramone et Tommy Ramone n'ont aucun lien de parenté, ces pseudos sont choisis pour afficher l'unité du groupe, qui se donne aussi un code strict an matière de look: cheveux long coupés au bol, jeans déchirés, Converses et blousons de cuir en hommage aux rockers des années 50. Le logo du groupe, dans l'esprit de provocation gratuite qui les caractérise est un détournement du sceau du président des Etats-Unis, ou cet aigle arrogant a été affublé d'une batte de base-ball et où la devise "E pluribus unum" a été remplacé par le cri de ralliement "Hey Ho, Let's Go!".

La dégaine de rien à foutre dans toute sa splendeur.
Il paraît qu'un bon Ramones se déguste sur vinyle avec le son crade et les craquements vintage. C'est probablement idéal en effet pour apprécier ce rock de vauriens dans son jus. Leurs chansons dépassant rarement les 2 minutes, rendons leur hommage en ne prolongeant pas inutilement ce post. On concluera en citant Philippe Manoeuvre, nostalgique : "Qu’on se rassure: dans le rock du troisième millénaire, on ne verra plus trop de voyous comme ce monsieur Dee Dee Ramone." Hélas.




Hey! Ho! Let's go!


mercredi 3 octobre 2012

Nirvana - Pennyroyal Tea


Prenez le doom metal de Black Sabbath et des Melvins, la créativité des Pixies, le nihilisme punk des Sex Pistols, secouez bien et vous obtenez la quintessence du grunge : Nirvana. Un groupe qui en 5 albums (dont 1 live et 1 compilation) a fait exploser commercialement le rock alternatif, marqué toute une génération et défini un nouveau style musical, le grunge.

Que celui (celle) qui n'a jamais porté de chemise de bûcheron
et de jean troué leur jette la première guitare
Dès le début des années 80, la scène musicale de Seattle est en effervescence. Autour du label Sub Pop, des groupes locaux comme les Melvins, Green River puis Mother Love Bone (rappelez-vous on en a déjà parlé) et Mudhoney définissent un son agressif, fait de guitares saturées et de changements de rythme brutaux, à l'opposé du glam qui domine alors une partie de la scène rock. Leur esthétique et leur son volontairement bruts de décoffrage leur valent le dénominatif de grunge, autrement dit crados. Ca plante le décor. Comme de toute façon une bonne partie d'entre eux carburent à l'héroïne, le look démeuré-cheveux gras est assez naturel.


Ca aide aussi pour l'écriture de paroles nihilistes et angoissées, style favori de Kurt Cobain, le chanteur/guitariste du groupe. Ami d'enfance de Krist Novoselic (qui officie à la basse - Dave Grohl, à la batterie, complète le trio), Cobain est un médiocre guitariste mais un excellent chanteur/compositeur aux textes complexes et au timbre reconnaissable entre mille. Dès leur deuxième album, Nevermind (1991), le groupe obtient d'ailleurs un succès jamais atteint par un groupe de rock alternatif. Le mal de vivre exposé dans ses morceaux en fait le porte-étendard de la "Génération X", celle de la crise, du chômage et des lendemains qui ne chantent pas.

Autre spécialité du groupe, démolir les instruments
à la fin du concert : ça permet d'éviter les rappels.
Le pessimisme de l'écriture approche son paroxysme en 1993 au moment de l'enregistrement et de la sortie du troisième et dernier album studio du groupe, In Utero. Cobain souffre - physiquement, de son addiction à l'héroïne et de sérieux problèmes d'estomac, et psychologiquement, de sa nouvelle notoriété planétaire et surtout d'une profonde dépression chronique. L'album devait d'ailleurs s'intituler initialement I hate myself and I want to die - tout un programme, qui ne tardera pas à être mis en pratique : Cobain se tire une balle dans la tête le 5 avril 1994.

C'est l'une des (multiples) interprétations des paroles de Pennyroyal Tea, dont le nom désigne une tisane abortive qui fait écho au titre de l'album. Une chanson emblématique, alternant les couplets presque chuchotés et les refrains violents et saturés. Qui évoque la souffrance physique, la dépression et la mort, mais en même temps pleine d'autodérision et de double sens.

Vingt ans plus tard, que reste-t-il de Nirvana? Un groupe de survivants (les Foo Fighters, fondés par Dave Grohl), la plus grande incursion du rock underground dans la culture mainstream et surtout des chansons qui n'ont pas pris une ride. Enjoy.

En électrique :

Et en acoustique : 



dimanche 30 septembre 2012

Nine Inch Nails - Happiness in Slavery


La saga continue grâce à nos fans ! Aujourd'hui un post invité de Lionel.

« Nine Inch Nails is Trent Reznor ». C'est à cela que se résume la liste des membres sur la pochette du premier album de NIN « Pretty Hate Machine » (1989)... Voilà qui plante le décor. NIN n'est donc pas à proprement parler un groupe ; c'est le projet d'un seul homme : Michael Trent Reznor. Le son de Nine Inch Nails est définitivement le reflet de sa personnalité tourmentée, de sa capacité à explorer des styles musicaux qui vont du métal à la balade au piano solo, et de son intransigeance quant à sa liberté de création.

Il y a deux constantes dans la production protéiforme de NIN : d'abord les textes, qui parlent d'(auto)destruction, de malaise existentiel, de perversion en tous genres, et puis l'utilisation abondante de synthés et diverses babasses que Reznor affectionne parce que ça lui permet de tout faire tout seul. On se doute à partir de là que l'ambiance va être  plutôt sombre, et que Reznor, s'il a un vrai talent de compositeur, n'est sans doute pas le pote idéal avec qui partir en camping.

 « Pretty Hate Machine », premier opus de NIN, est fait de morceaux à la structure assez pop, mais n'est joué qu'avec des machines qui donnent à l'ensemble une couleur et un beat nettement industriels. L'album attire un public large, on parle de démocratisation de la musique industrielle, bref, c'est un succès. Le label de NIN veut alors vite un autre album comme ça, un peu plus synth-pop histoire de gagner plus d'argent.
Reznor refuse et envoie tout le monde paitre pour faire ce qu'il a en tête et produire un EP surpuissant : « Broken » (1992). Cette fois NIN met les pieds en plein métal indus et délivre ce que Reznor qualifie d'« ultra-fast chunk of death »... Ca dépote, surtout en live et soutenu par l’énergie d'un touring band qui assure à merveille la superposition machines/guitares. Vous pouvez juger du résultat avec le titre « Happiness in slavery », dans une version live qui sent la sueur, à écouter ci-dessous...

Commence alors une période de plus en plus introspective, avec d'abord « The downward spiral » (1994),  album  d'une franche gaité (on y parle du déclin d'un homme jusqu'à son suicide...) qui mélange des morceaux indus bourrés de distorsions avec des compos plus « chantées » mais aux textes bien provocs (du genre « I want to fuck you like an animal... » dans le single « Closer »).
En 1999 sort ensuite  « The fragile », double album que Reznor emmène vers une sorte d'electro métallique sombre...
Puis plus rien (enfin si, une grosse cure de désintox) jusqu'à la sortie de « With teeth » en 2005, et surtout « Year zero » en 2007, album concept le plus politique de NIN, qui décrit une société totalitaire dans un futur pas si lointain.
Suivent en 2008 « Ghosts I-IV », qui se tourne résolument vers l'ambient dark, et « The Slip », album qui fait une synthèse réussie des différentes sonorités de Nine Inch Nails. Résultat plutôt heureux des conflits entre Reznor et ses différents labels, ces deux derniers opus sont édités sous licence « creative commons » et en téléchargement libre sur le site du groupe !

Tout ça fait de Nine Inch Nails une référence pour une floppée d'artistes, dont Rammstein et Marilyn Manson (Reznor produit ses trois premiers albums) pour ne parler que de métal... Mentionnons aussi au passage les collaborations de Trent Reznor avec David Fincher, pour qui il compose les BO de « The social network » et « Millenium »... Pas mal pour un seul homme.





vendredi 21 septembre 2012

Cradle of Filth – Funeral in Carpathia

Aujourd'hui, un nouveau post invité par Guillaume, qui est décidément notre spécialiste attitré du mauvais goût!

Warning : l'auteur de ce post n'est pas du tout un spécialiste de black metal, et donc attendez-vous à lire du gros n'importe quoi. De toute façon il n'y a aucun fan hardcore de black metal qui lit ce site, donc je risque pas grand chose à écrire n'importe quoi.

Pour faire du black metal il faut se peindre la figure,
prendre un air méchant, et avoir un logo illisible
C'est bien connu, en Norvège le taux de suicide est supérieur à la moyenne mondiale, la faute à pas assez de lumière en hiver. Plutôt que de ce laisser abattre par cette longue obscurité glaciale, certains se réchauffent le cœur en jouant de la musique, et d'autres se réchauffent tout court en brûlant des églises (qui ont l'avantage dans ce pays d'être en bois), moyennant quelques rites sataniques. Parfois ce sont les mêmes qui font de la musique, et bien sûr leur style se doit d'être extrême. Ainsi naît le black metal dans les années 80 norvégiennes. Batterie ultrarapide, guitare surexcitée, cris de poulet égorgés en guise de chant, pas de basse, pas de mélodie, pas de structure dans les morceaux... On en aurait jamais dû en entendre parler en dehors des pages « faits divers » (d'hiver ?).




Un look irréprochable - pièces détachées en vente
dans toutes les bonnes quincailleries
Mais de ce berceau de crasse naît Cradle of Filth, un groupe Anglais qui apporte au genre mélodie, orchestration, professionnalisme et reconnaissance. Un synthé, une guitare basse et une chanteuse viennent enrichirent la palette de sons typique black-metal, permettant des arrangements harmoniques que Iron Maiden n'aurait pas reniés (d'ailleurs Cradle of Filth assume complètement cette influence et a repris plusieurs titres de la vierge de fer). Du côté satanique, ils ne gardent que l'imagerie choquante, ce qui leur permet d'attirer le feu des projecteurs : on se souvient en particulier d'un fameux t-shirt « Jesus is a cunt» représentant une none se masturbant avec un crucifix. Leur côté médiatique leur vaut l'insulte suprême de « groupe à t-shirts » chez les puristes du black metal. L'insulte qui tue.

En 1996, leur second album « Dusk... and her embrace » est acclamé dans le petit monde du métal, touchant un public bien plus large que le noyau de fans black-metal, grâce à l'effort mélodique des compositions. Tiré de cet album, « Funeral in Carpathia » est le titre culte de nombreux fans du groupe. Il sera d'ailleurs régulièrement saccagé en live, dans une tradition de concerts inaudibles très black-metal.

Over the peaks framing tapestries
Of thick forest, dusk has filled
With Lucifugous kisses enwreathed in mist
Creeping like violations from the shadows

To kill.



jeudi 20 septembre 2012

Interlude - veuillez nous excuser pendant l'interruption momentanée de nos programmes...


La rentrée, c'est dur. Y'a plein de trucs à faire, qu'on n'a pas envie de faire, ça prend un temps fou. Bref, du coup on n'a pas mis à jour le blog depuis un mois (honte à nous) mais ça y est, on va reprendre de plus belle. Vous allez voir ce que vous allez voir! La suite, demain.

mardi 21 août 2012

The Gathering - Strange Machine


Changement d'époque et de style cette semaine avec The Gathering, un groupe Néerlandais de... doom metal. Encore un nouveau style, nous direz-vous : hé oui, dans le métal, on aime bien catégoriser et sous-catégoriser. De quoi s'agit-il cette fois, avec un nom pareil? Le doom métal puisse en fait ses racines aux débuts du heavy metal, avec Black Sabbath déjà évoqué ici. Rappelez-vous, Tommy Iommi, ses phalanges douloureuses et sa guitare accordée un ton et demi en dessous de la normale, le chant clair d'Ozzy et les thèmes de chanson dépressifs : eh bien le doom, c'est à peu près ça, avec en plus un tempo ralenti par rapport au heavy metal traditionnel. Un peu l'anti-punk, en somme.

Au premier plan, le fantasme vivant du goth à lunettes

The Gathering, fondé à la toute fin des années 80 par les frères Rutten, commence comme un groupe assez banal de death/doom (death = la voix gutturale en plus), ce qui leur vaut encore de rester classés dans cette catégorie chez Gibert. La partie death disparait assez vite avec l'arrivée en 1995 de la chanteuse Anneke van Giesbergen, adulée par une bonne partie de son public masculin et pas seulement pour sa voix. 



C'est elle qui rend le groupe si caractéristique : son timbre clair contraste et équilibre les guitares saturées, et accentue le côté mélodique des morceaux (même quand ça bourrine derrière). Mandylion, sorti en 1995, est un album bien caractéristique qui alterne ambiances mélancoliques et plus énervées, qui s'écoute et se réécoute sans se lasser. Bon, la controverse existe : certains le qualifient plutôt d'album de métal atmosphérique. Je vous le disais, il n'y a pas de limite à la classification... Faites votre choix!


lundi 13 août 2012

Steppenwolf - Born to Be Wild


Et si on vous disait que le terme "Heavy Metal" a été introduit pour la première fois dans une chanson par un groupe canadien dont le chanteur est né en Prusse orientale en 1945, en pleine débâcle des troupes allemandes, que sa mère a fui pour l'Allemagne de l'ouest avant de déménager au Canada dans les années 50 ?  Steppenwolf, le "loup des steppes", le groupe de John Kay, rebaptisé ainsi quand lui et ses potes de The Sparrow s'installent dans la mecque hippie de San Francisco de 1967, a connu la gloire quand deux de leurs chansons Born to Be Wild et The Pusher rythment la B.O. d'Easy Rider. 

Si on a tendance à ne retenir que cette chanson, leur réputation sulfureuse s'appuie aussi sur les textes de "Monster", pour le coup un peu moins "heavy" et plus classiquement "rock" qui se déchaînent sur la politique de l'ère Nixon, bête noire de John Kay. Les médias américains se sont alors mis à considérer Steppenwolf comme un groupe de dangereux gauchistes. Bien leur en a pris, cela a permis à l'Europe de découvrir Steppenwolf lors du mythique festival de Bath en 1970 où tous les bikers se retrouvèrent.

Dégaine de hippies et riffs accrocheurs! Les verres fumés de
John Kay, c'est pas pour faire joli, il souffre d'achromatopsie.
Born to Be Wild, la chanson rebelle par excellence dont les paroles sont un condensé de l'esprit rock n'roll, reste l'hymne indémodable des Hell's Angels, excusez du peu. Difficile de dissocier le single du grondement des Harley-Davidson, c'est d'ailleurs pour décrire cette douce mélodie que l'expression "heavy metal" a vu le jour ("I like smoke and lightning, heavy metal thunder, racin' with the wind…"). La qualification de heavy metal pour un genre musical est quant à elle sujette à diverses interprétations et revendications de paternité (les origines "métallurgiques" de Black Sabbath, entre autres n'y sont pas pour rien comme on vous le disait dans un précédent post)... Il est d'ailleurs surement abusif et réducteur (selon certains du moins) de considérer Steppenwolf comme un vrai groupe de hard rock sur le seul succès de Born to Be Wild, mais ce tube à lui seul mérite qu'on s'y attarde, parce qu'il contient tous les ingrédients du genre.

Get your motor runnin' 
Head out on the highway 
Lookin' for adventure 
And whatever comes our way 
Yeah Darlin' go make it happen 
Take the world in a love embrace 
Fire all of your guns at once 
And explode into space


Pour la video, au choix: un live, ou le générique d'Easy Rider avec Peter Fonda et Dennis Hopper chevauchant leurs choppers. La grande classe!



lundi 6 août 2012

Guns N' Roses - Sweet Child O' Mine

Aujourd'hui, un post invité écrit par Viki, et la première ballade du blog!

Formé à une époque où la musique populaire était dominée par la dance-music et le glam-metal, Guns N’Roses est devenu "Le Groupe des années 90" en relançant la popularité du rock 'n' roll. Leur musique est une fusion de punk rock, blues-rock, heavy metal et glam rock, marquée par le timbre unique de la voix de Axl. Officiellement, le groupe commence son existence en 1985 en réunissant le chanteur Axl Rose (William Bruce Rose, Jr.) et le guitariste (rythme) Izzy Stradlin (Jeffrey Dean Isbell) de Hollywood Rose, avec avec le lead guitariste Traci Guns, le bassiste Ole Beich, et le batteur Rob Gardner de L.A. Guns. Peu de temps après, Guns a été remplacé par l'emblématique Slash (Saul Hudson), Beich par Duff McKagan et Gardner par Steven Adler. Axl et Slash étaient (et restent d’ailleurs…) les visages les plus célèbres de l’époque la plus productive du groupe (la fin des années 1980s – le début des 1990s), le premier pour sa voix et ses tenues excentriques (version épurée : caleçon et chapeau de cow-boy), le deuxième pour son jeu de guitare et sa chevelure.

Le premier album “Appetite for Destruction” (1987) a atteint la première place dans Billboard 200, sur la force de leur seul single "Sweet Child o' Mine", qui a été le No. 1 dans Billboard Hot 100. "Welcome to the Jungle" du même album a été voté "Best Hard Rock Song" par le réseau VH1 parmi 100 autres nominations. “Appetite for Destruction” est l’album-début le plus vendu de tous les temps aux Etats-Unis. Il figure dans l’édition spéciale du magazine Rolling Stone "The 500 Greatest Albums of All Time". En 2004 le magazine britannique Total Guitar a classé No. 1 le solo de Slash de "Sweet Child o' Mine" dans leur liste de "The 100 Greatest Riffs". 

Côté look: Classicisme et élégance
Axl a ecrit les paroles de "Sweet Child o' Mine" pour sa petite amie de l’époque Erin Everly, la fille du chanteur Don Everly de The Everly Brothers. Elle apparait dans la vidéo du morceau.  Elle n’est pas la seule ‘supermodel’ à avoir inspiré Axl : plus tard, Stephanie Seymour fait des apparitions dans les vidéos de "November Rain" et "Don’t Cry" d’un autre album emblématique de Guns N’Roses, “Use Your Illusion I” (1992).

A leurs débuts, les GnR ont été invités à ouvrir les concerts des plus grands:  Iron Maiden, Aerosmith...  Pour Joe Perry (Aerosmith) Guns N’Roses était le premier groupe à lui rappeler Led Zeppelin.  L’invitation par un des groupes classiques du rock – The Rolling Stones – à participer à leur tournée ‘de retour’ en 1989, parle d'elle-même : Guns N’ Roses est sans doute le groupe de rock américain le plus populaire à la fin des années 80.


La video officielle

...et un live 'hot' pour la route!

lundi 30 juillet 2012

Metallica - Enter Sandman


Aujourd'hui on s'attaque à un monument du métal, un des groupes emblématiques du genre : Metallica. Le groupe, fondé en 1981 par Lars Ulrich (batterie) et James Hetfield (chant et guitare rythmique), a imprimé sa marque au genre durant les années 80. Après l'éviction du lead guitarist Dave Mustaine pour cause d'abus de drogues et d'alcool (il était encore plus bourré que les autres, c'est dire!), Kirk Hammett vient compléter le noyau du groupe juste avant le premier album, noyau qui restera inchangé pendant toute la carrière du groupe pendant que les bassistes vont et viennent - virés, morts, démissionnaires... Dave Mustaine se vengera en fondant Megadeth, autre membre du "big four" du thrash metal avec Slayer et Anthrax (des noms qui ne s'inventent pas).


C'est dur d'être jeune. 
Mais le thrash metal, c'est quoi? C'est du métal rapide et agressif, né de la fusion du punk avec la NWOBHM (rappelez-vous, Iron Maiden). L'anti glam-rock, le truc brut de décoffrage qui ne séduit pas la masse. Des riffs complexes et rapides, des solos de guitare longs et virtuoses, des changements de rythme au cours des morceaux, une batterie agressive avec un usage massif de la double pédale. Bref, ça remue. Mais Metallica, c'est aussi de longs morceaux instrumentaux (The call of Ktulu - une référence à Lovecraft, Orion) et même des balades (Fade to Black, ou la trop célèbre Nothing Else Matters). 


Metallica réinvente le métal dans les années 80 avec Kill 'Em All (1983), Ride the Lightning (1984), Master of Puppets (1986) et ...And Justice for All (1988). Puis vient le black album, en 1991, qui leur apporte finalement une reconnaissance plus mainstream. Le rythme s'est ralenti, l'accent est mis sur les mélodies - un changement de style qui conduit certains à ne pas le considérer comme représentatif du groupe. Mais l'album contient des perles, dont Enter Sandman, première chanson de l'album et premier single qui se vendra à un demi-million d'exemplaire. Construit sur un riff de Kirk Hammett, la chanson évoque les cauchemards enfantins et incorpore des éléments de comptines déformées qui renforcent le sentiment d'un film d'horreur :

Hush little baby don't say a word, 
And never mind that noise you heard,
It's just a beast under your bed, 
In your closet, in your head

En live, ça donne ça et ça ne manque pas d'énergie. Notez l'intro d'Ennio Morricone (Le bon, la brute et le truand) que Metallica utilise au début de chaque concert depuis 1983. Et entraînez-vous à faire la même chose avec vos cheveux (eux, ils les ont perdus depuis).


mardi 24 juillet 2012

System of a Down - Toxicity


Quatre Californiens d'origine Arménienne fondent SOAD dans les années 90 : succès rapide et mérité pour un style lyrique et engagé dont les paroles confinent au dadaïsme. Comment décrire leur style unique et inclassifiable ? Difficile exercice. Une constante, l'expérimentation. Comme ils le disent eux-mêmes: "You can compare us to whoever you want. I don't care. Comparisons and labels have no effect on this band. Fact is fact: We are who we are and they are who they are." Bref, à bas les étiquettes. Inutile même d'essayer de les caser dans la catégorie fourre-tout du "neo metal" (n'importe quoi!). System EST un genre. 


Des influences musicales ? Voir du côté du heavy métal (Ozzy Osbourne, Van Halen), du thrash (Slayer), du punk (Dead Kennedys), de la musique arménienne, des Beatles, un joli cocktail. Du côté des paroles, un militantisme assumé, une dénonciation des injustices sociales, de la politique (la "War on Terrorism" de G. W. Bush), du génocide arménien. Serj Tankian milite auprès de la chambre des représentants pour en faire maintenir la reconnaissance. Militantisme en politique, implication dans des projets humanitaires, proximité avec le mouvement Axis of Justice dont Tankian est fondateur, leur activisme est à l'image de leur audace musicale.




Expérimentale cette musique, certes, mais néanmoins étonnamment accessible et fascinante. Les mots manquent pour la décrire, ou plutôt tout y est : une alternance d'envolées thrash violentes, d'ambiances gothiques, de moments calmes tout en douceur acoustique incluant des sonorités plus traditionnelles et folkloriques, et un chant hallucinant de prouesses mélodiques. Contrastes. On ne s'ennuie pas. Trève de commentaires, les mots ne peuvent pas tout décrire, un modèle: Toxicity.





mardi 17 juillet 2012

Rodrigo y Gabriela - Tamacun


On colle de nouveau à (notre) actualité en vous parlant cette semaine d'un duo d'enfants du Metal que nous avons eu la chance d'aller (re-)(re-)voir aux Nuits de Fourvière hier soir : Rodrigo y Gabriela. Lassés de leur groupe de Thrash metal de Mexico, ils s'installent au début des années 2000 à Dublin où ils font leurs armes à la guitare acoustique dans les pubs locaux. 


C'est là qu'ils mettent au point leur style de jeu si particulier - Gabriela tient à la fois le rôle de guitare rythmique et des percussions - et qu'ils écrivent leur premier album, qui sort en 2006. "Mais c'est encore du Metal ça ?", nous demanderez-vous ? Ne nous arrêtons pas au son - exclusivement instrumentales, leurs compositions s'inspirent définitivement dans la structure et les riffs des "grands" du thrash métal  (Metallica, Slayer, Megadeth), qu'ils auraient fait fusionner avec des sonorités latino ou jazz. Mais à la guitare acoustique, ça plait même aux oreilles délicates si bien que leur public (parfois plus porté sur le flamenco que le headbanging) rate souvent les références qui émaillent leurs concerts...

Petit concours, donc pour les amateurs : pourrez-vous trouver les morceaux qui se sont glissés dans deux des vidéos de cette semaine - une du concert d'hier soir (courte), et une autre de l'album "live in France" (sans images malheureusement)? On rajoute une autre vidéo de concert pour donner une meilleure idée de ce à quoi ça ressemble sur scène, quand même. Et on attend vos réponses dans les commentaires!




 
 

mardi 10 juillet 2012

Trust - Antisocial


Oui, le hard rock français existe et il enflamme l'hexagone au début des années 80! Bernie Bonvoisin et Nono Krief fondent un groupe de légende qui survivra bon an, mal an jusqu'à nos jours en traversant changements de line-up, séparations et reformations. Il faut dire qu'il est bien né ce groupe, entre un Bernie working class hero de la banlieue rouge, engagé, revendicateur, voire vindicatif, et un Nono, qui après avoir débuté sa carrière de guitariste dans un Club Med au Maroc est devenu un des meilleurs guitaristes français. Il faut dire qu'il a bien grandi ce groupe, qui a vu passer dans ses rangs Clive Burr et Nicko McBrain, deux batteurs d'Iron Maiden (ils ont même fait passer une audition à Patrick Swayze en tant que bassiste - oui oui! - mais ne l'ont pas retenu. C'est sans doute par désespoir qu'il s'est rabattu sur Dirty Dancing, le pauvre). Il faut dire qu'il était bien entouré, enfin, en jouant aux côtés des plus grands dans les années 80, AC/DC, Iron Maiden ou Anthrax...

La vieille France encravatée va en prendre pour son grade!
Trust, c'est du Hard Rock pur et dur avec des riffs incisifs, avec des paroles libertaires qui frappent direct, fustigeant le conformisme, la bourgeoisie et les autorités, ce qui leur vaudra quelques menaces de mort de groupuscules fachos. Dénoncer, bousculer, renverser la table, tout le monde y passe: armée, police, politiques, capitalistes, religieux, sectes et petits bourgeois étriqués. Le groupe dénote un peu dans la France de Giscard, et le label EMI avec lequel ils ont signé reste frileux côté promotion, préférant privilégier Telephone, nettement plus consensuel... C'est l'amitié de Bon Scott (AC/DC) qui leur permettra de sortir de l'ombre et de jouer sur les plus grandes scènes.

1980, deuxième album "Répression" et une chanson aux allures de slogan qui deviendra l'hymne de toute une génération: Antisocial! «Un mélange de punk à la Sex Pistols et d'AC/DC", selon Philippe Manoeuvre (Rock & Folk). La chanson d'une jeunesse désenchantée, frappée de plein fouet par la crise économique née des chocs pétroliers, qui enterre définitivement les Trente Glorieuses : absence de perspective, abrutissement du travail, violence des relations et aliénation par la société de masse. «Trust in France is a social movement more than just a band» dit le magazine Sounds. Mais si la chanson a si bien marché, c'est aussi, et peut-être avant tout, parce que c'est un p... de bon Rock'n roll!

Tu bosses toute ta vie pour payer ta pierre tombale,
Tu masques ton visage en lisant ton journal,
Tu marches tel un robot dans les couloirs du metro,
Les gens ne te touchent pas, faut faire le premier pas...


PS: Sur le même album, quelques autres perles, dont Monsieur Comedie (sur la prise de pouvoir de Khomeiny,  et le soutien de la France...), Instinct de Mort (sur Jacques Mesrine), le Mitard (sur des paroles de Mesrine, scandale!).



Et un Monsieur Comédie en bonus!


mardi 3 juillet 2012

Th' faith healers - Hippy Hole




Aujourd'hui, un post invité par Lionel!

Au paradis des guitares saturées, je vous propose une petite excursion en terre « noisy rock ». Alors que des groupes comme Sonic Youth ou My Bloody Valentine tiennent  la scène bruitiste, le début des années 90 voit passer une comète pas clairement identifiée et difficilement cataloguable : Th’ Faith Healers (sans « e » et avec apostrophe s’il vous plaît…).
Formé de Roxanne Stephen (chant), Tom Culligan (guitare/chant), Ben Hopkin (basse) et Joe Dilworth (batterie), le groupe produit, entre 90 et 94, deux albums (Lido et Imaginary Friend) et une poignée de singles, dont une partie est rassemblée dans une compilation intitulée « L’ ».
Question style, on s’éloigne franchement des moustachus en marcel déjà largement cités dans le blog, pour aller vers une posture et une musique qui se trouvent quelque part entre le post-punk (pour le côté enragé et bordelique) et le shoegaze (pour l’aspect on-fait-un-bruit-d’enfer-mais-sans-bouger-sur-scène-et-en-regardant-nos-pieds).
Th’ Faith Healers, c’est un chant tour à tour aérien ou hystérique, un son de guitare dont la saturation laisse penser qu’on commence à souffrir d’acouphènes et qu’il est temps de prendre rendez-vous chez l’ORL, le tout soutenu par un groove vicieux et indéfectible à la batterie et à la basse.
Tout ça pour produire des morceaux souvent longs, jusqu’à 20 minutes pour « everything all at once for ever », et dont l’écoute frôle l’hallucination auditive du fait de la répétition des riffs et des (quelques) paroles qui servent de prétexte aux jeux vocaux de Stephen. La violence de l’ensemble est d’autant plus inquiétante qu’elle est contenue (enfin, en partie…). Et puis parfois, comme si le malaise devenait intolérable après avoir trop forcé sur le larsen, Th’ Faith Healers livre une bluette presque pop (« It’s easy being you ») ou une reprise sous amphet’ de Can (« Mother Sky »).
En guise de découverte de cet ovni bruitiste, « Hippy Hole », extrait de l’album « Lido » à la pochette délicieusement sixties et décalée… 


mercredi 27 juin 2012

Pearl Jam - State of Love and Trust


Le début des années 90, la classe vestimentaire...
Fin des années 80, Seattle, deux cultures rock se rencontrent : le heavy metal et le punk. Les guitares et les distortions de l'un s'allient à l'énergie et l'efficacité de l'autre pour donner naissance au grunge.

Parmi les précurseurs, Stone Gossard et Jeff Ament se retrouvent sans groupe avec la mort par overdose d'Andrew Wood, icône de la scène alternative locale et frontman de Mother Love Bone, l'un des premiers groupes grunge. Rejoints par Mike McCready (lead guitar) puis Eddie Vedder au chant, ils forment ce qui deviendra l'un des groupes emblématiques de ce début des années 90 : Pearl Jam.

1991 est l'année de l'explosion du grunge. Porté par le succès de Nevermind de Nirvana, Ten, premier album de Pearl Jam, restera deux ans dans les charts US. Mais la guitare bluesy de McCready, la variété des compositions du groupe influencées aussi bien par le punk que par le rock 70s ou le folk, la voix reconnaissable entre toutes de Vedder, méritent bien plus que d'être qualifiés de sous-Nirvana. 

Comme Thomas avec Iron Maiden la semaine dernière, c'est dur de parler des groupes qu'on aime vraiment bien, il y a toujours trop à dire. Alors je vous laisse avec State of Love and Trust, morceau emblématique enregistré en marge de Ten. Un concert des débuts, pour l'ambiance, un plus récent pour le son.


jeudi 21 juin 2012

Iron Maiden - Hallowed be thy name


Premier album : on dit bonjour à Eddie



NWOBHM. Voilà, l'acronyme imprononçable est lancé! Iron Maiden est LE groupe emblématique de la New Wave of British Heavy Metal. Ce mouvement est apparu à la fin des années 70 en Angleterre en réaction à l'effacement relatif des pionniers du Hard Rock comme Led Zep ou Deep Purple submergés par la vague Punk. L'âme d'Iron Maiden (en français, la "vierge de fer", un instrument de torture médiéval...) et sa source d'énergie, c'est le bassiste Steve Harris, un petit gars des quartiers populaires de Londres qui envisageait plutôt une carrière de footballeur. 35 ans, 15 albums studio plus tard, et la soixantaine approchant pour certains membres, le groupe est toujours là doté d'un énergie incroyable, et rassemble 3 générations de fans (dont beaucoup pourraient être leurs gosses) dans des concerts à l'ambiance de folie.

Leurs compos sont franchement variées, de la classique "cavalcade" Maidenienne aux longs morceaux épiques jalonnés de changements de rythme en passant par quelques ballades dont certaines valent franchement le détour, et les albums tous très typés, puisant leur inspiration dans la littérature, le cinéma ou l'histoire. Mais il n'y a pas que le son, il y a aussi l'image! Iron Maiden est indissociable de sa mascotte Eddie, un mort-vivant au look variable (cheveux longs, crâne rasé laissant apparaître une trace de lobotomie, plus ou moins décharné ou cybernétique...) qui figure sur toutes les pochettes d'album et fait son apparition dans les concerts sous forme de pantin animé géant. Dans les années 80, les t-shirts à l'effigie d'Eddie sont un must des cours de récré et restent un classique de l'iconographie heavy metal.


La Dame de Fer a croisé la Vierge de Fer...
Hallowed be thy Name, en clôture l'album The Number of the Beast (1982) est considérée par beaucoup de fans comme une des toutes meilleures compositions de Maiden. La longue partie instrumentale qui domine la deuxième moitié est typique de leurs morceaux "épiques" et sa puissance, son caractère évocateur et sa construction en font une référence du genre. La chanson raconte les dernières réflexions d'un condamné à mort sur son chemin vers l'échafaud. Les paroles sont évidemment dépressives et angoissantes, mais sont aussi une profond appel à la vie. La phrase "life down here is just a strange illusion" doit être prise comme une invitation à construire sa vie en réalisant ses rêves plutôt qu'en se laissant guider par les illusions de la société...



I'm waiting in my cold cell, when the bell begins to chime. 
'Cause at 5 o'clock they take me to the Gallows Pole, 
The sands of time for me are running low. 




mardi 12 juin 2012

Manowar – Kings of Metal


Cette semaine, un post invité par Guillaume !

Vous n'aimez pas le heavy metal parce que c'est une musique de bourrins, sans finesse, jouée trop fort par des rustres sans cervelle : vous avez tort... dans la plupart de cas. Mais aujourd'hui on va vous donner raison.
Heureusement que le ridicule ne tue pas !

Manowar est un groupe à ne pas prendre au second degré. D'ailleurs ils ne comprendraient pas ce que ça veut dire. Tenues en cuir clouté laissant apparaître un goût prononcé pour la gonflette et la peau de bête, arrivée sur scène en Harley Davidson avec une bimbo dénudée à l'arrière, couvertures d'album à l'effigie de Conan le Barbare, chœurs guerriers, paroles ultra débiles et culte de soi-même, rien n'est laissé au hasard pour plaire au redneck ricain (ben oui, c'est un groupe Américain, comme par hasard), quoiqu'ils aient finalement connu plus de succès dans les pays traditionnels du heavy-metal (Allemagne, Japon, Amérique latine).


Mais ce qui fait la réputation et la fierté de Manowar, c'est d'être le groupe le plus bruyant au monde (“the loudest band of the world”), et de figurer dans le livre Guiness des records pour leurs records successifs d'intensité sonore délivrée en concert : 129.5 dB enregistrés en concert en 1994 (soit l'équivalent du Concorde au décollage !), et plus récemment 139 dB pendant un sound-check en 2008 !

C'est pour cette raison que Manowar n'est que peu connu en France : leurs performances scéniques étant au-dessus du seuil sonore légal, et Manowar n'étant pas du genre à faire des compromis, ils ne sont quasiment jamais venus jouer en France.

Autant vous le dire tout de suite, on n'y perd rien. Mais reconnaissons leur un avantage : ils réunissent tous les clichés du heavy-métal et ne dévient pas de style d'un iota, chanson après chanson. Donc une seule suffit. Alors rendons hommage au groupe le plus bruyant et surtout le plus ridicule de l'histoire du heavy-metal (voire du rock en général) :

Manowar Manowar living on the road
When we're in town speakers explode
We don't attract wimps 'cause we're too loud
Just true metal people that's Manowar's crowd

They wanna keep us down
But they can't last
When we get up we're gonna kick your ass
Gonna keep on burnin'
We always will
Other bands play Manowar kill
Other bands play Manowar kill




PS : quitte à écouter ce genre de musique peu originale, autant aller jeter un coup d'oeil sur le groupe parodique italien « nanowar », au moins les paroles sont drôles.

mardi 5 juin 2012

Deep Purple - Highway Star


Ah, les seventies...
Avec Led Zeppelin et Black Sabbath, Deep Purple boucle la trilogie des grands pionniers du heavy metal. Cheveux longs, guitares au vent et (selon les époques) la puissante voix de Ian Gillan, on est pas là pour s'endormir!

Mais Deep Purple, c'est aussi l'histoire d'un concept, celui d'un groupe dont les membres vont et viennent autour d'un noyau dur pour contribuer à un album ou une tournée. L'idée est de Chris Curtis, chanteur de pop-rock qui dispose en 1967 d'une petite notoriété avec son groupe The Searchers. Évincé, juste après avoir recruté les premiers membres de ce qui s'appelle encore Roundabout, pour cause de consommation excessive de LSD, il finira agent du fisc dès 1969. Comme quoi une carrière tient à peu de choses... Le groupe verra donc passer une tripotée de membres, dont Joe Satriani (dont on reparlera sûrement un jour), mais c'est le line up du début des années 70, Mark II, qui reste le plus célèbre.
En toute modestie...

En 1972, justement, Deep Purple est déjà au fait de sa gloire. En quatre ans et déjà six albums (une productivité qui les mènera à l'explosion trois ans plus tard), dont les fameux Deep Purple In Rock et Machine Head, le groupe a défini le Heavy Metal et imposé son style. En tournée au Japon, les membres acceptent un peu à contre-coeur d'enregistrer un album live qui ne devait initialement pas sortir du Japon, que leur label Warner ne voulait même pas distribuer.

Au final, l'album est probablement le meilleur live de l'histoire du rock. Highway Star démarre sur les chapeaux de roue et file une patate d'enfer même un jour de pluie avec retard de sommeil. Impossible de ne pas secouer la tête ou se lâcher à l'air guitar sur un tel titre, ne serait-ce que pour le solo. Il n'y a malheureusement aucune image filmée du concert alors concentrez-vous sur la musique et allez écouter le reste de l'album, il vaut le détour!


jeudi 31 mai 2012

Motörhead - Ace of Spades


Du groove, de la crasse, du cambouis, du méchant plein de poils, du rock brut et brutal : Motörhead. Le heavy-metal n'aime pas les demi-mesures. Ceux-là ont choisi de jouer vite et fort, bien décidés à broyer leur audience sous une avalanche de décibels crachés (en pleine poire), notamment par la basse du chanteur-bassiste et fondateur du groupe, le grand, l'unique Lemmy Kilmister. Et comme il trouve sa basse un peu fade, qu'est-ce qu'il fait le Lemmy ? Il pousse le bouton 'overdrive' de son ampli, et il joue en accords. Un son bien lourd, limite crade, marque de fabrique du groupe qui accompagne à merveille sa voix éraillée d'alcoolique d'outre-tombe dopé aux amphétamines. 

C'est qu'il impose le respect le coco (qui a quand même eu le privilège d'être technicien de guitare pour Jimmy Hendrix à la fin des années 60). Même le petit Lars Ulrich (de Metallica, excusez du peu) le vénère et a un moment été président du fan club américain de Motörhead. Maintenant tu cires les santiags du monsieur, ou tu te prends sa Rickenbacker dans la tronche, ok ? Aujourd'hui, à 66 ans, Lemmy est une légende qui tourne toujours, boosté par les substances, "But that's the way I like it baby, I don't wanna live forever" comme il le hurle dans Ace of Spades.

Bienvenue dans un monde d'élégance et de
raffinement, bordel. Et pour faire pousser les poils,
mieux que Petrole Hahn, y'a Motörhead
Justement. En 1980, le trio anglais, qui n'en est pas à son premier fait d'armes ("Bomber" et "Overkill" sont passés par-là) et est devenu un des fers de lance de la New Wave of British Heavy Metal, débarque dans la décennie avec une grenade à fragmentation dégoupillée avec les dents: Ace of Spades. Premier contact : les têtes d'affreux qu'ils arborent sur la pochette de l'album. Faites rentrer les gosses, fermez les volets, ça va chier. La main sur la poignée de gaz et les guitares affutées au silex, c'est un missile bluesy et rock. Attention, pas de fioritures inutiles, on n'est pas là pour épépiner les groseilles à la plume d'oie.


If you like to gamble, 
I tell you I'm your man
You win some, lose some, 
it's - all - the same to me 



mardi 22 mai 2012

Rammstein - Links 2-3-4


De retour de Berlin, je vous ramène du gros, du lourd, du bourrin : du Rammstein. C'est l'occasion de parler d'un autre pays du métal, l'Allemagne, qui compte son lot d'adeptes du genre. Et qui en fournit un meilleur exemple que ceux qui en six albums studio sont devenus les meilleurs représentants de la Neue Deutsche Härte, la nouvelle scène métal allemande, et accessoirement le groupe chantant  en langue allemande le plus connu internationalement (ils ont même un astéroide à leur nom)? Car Rammstein chante en allemand. Selon le bassiste du groupe, Ollie Riedel, "l'Allemand est le langage de la colère" - ça plante le décor.

Fondé au début des années 90 sur les ruines du mur de Berlin, le groupe est révélé par la bande originale de "Lost Highway" de David Lynch, qui contient deux de leurs chansons. Portés par la voix gutturale de Till Lindemann, les morceaux intègrent notamment des éléments de heavy metal mais surtout d'"indus", un style utilisant des riffs répétés (voire répétitifs).  Le côté "bourrin" des morceaux ne doit cependant pas faire oublier (pour les germanophones) la relative finesse des paroles qui multiplient les jeux de mots et empruntent parfois à… Goethe!

Les économies d'énergie? Hein? Quoi?
Mais Rammstein, c'est aussi un style exubérant et une scénographie qui fait passer le 14 juillet pour un pétard mouillé. Les déguisements outranciers et la profusion d'effets pyrotechniques sont les deux mamelles de leurs shows au cours desquels le chanteur perd régulièrement ses sourcils et le public quelque uns de ses membres, évacués pour cause de chaleur excessive. D'après le guitariste Richard Kruspe, ces shows mélangent humour, théâtre et leur culture est-allemande. Un goût du "burlesque" (cuir et latex inclus!) qui leur a valu pas mal de controverses, dont une accusation de sympathies néo-nazies. C'est pour y répondre qu'ils composent "Links 2-3-4", dont le titre est une référence à une chanson ouvrière allemande, Einheitsfrontlied, écrite par Bertold Brecht, et qui exprime leur sympathie pour le parti de gauche Die Linke d'Oskar Lafontaine dont la phrase "das Herz schlägt links" est reprise dans le morceau :

Sie wollen mein Herz am rechten Fleck
Doch seh ich dann nach unten weg
Da schlägt es links


lundi 14 mai 2012

AC/DC - Highway to Hell

Assumer les étiquettes ? Revendiquer l'appartenance à un style, ou simplement faire de la musique ? Toute l'histoire du rock tourne autour de ce dilemme... AC/DC, comme tous les grands groupes, a choisi de se placer au-delà de ces débats de zoologues. Si leur musique présente toutes les caractéristiques du Hard Rock à l'état pur, aux accents blues et rock et qu'on leur prête volontiers une influence sur le développement du Heavy Metal, le groupe a toujours refusé une classification qu'il juge réductrice : leur musique, c'est du bon vieux rock'n roll bien bluesy, point barre.
Les frères Angus et Malcolm Young, deux guitaristes australiens d'origine écossaise sont le noyau dur du groupe, fondé en 1973.  Le rock aime les icônes : la silhouette d'Angus Young se repère à bonne distance : uniforme d'écolier en culotte courte, Gibson SG (reconnaissable à ses deux échancrures en forme de cornes), et "duck walk" (vous savez, cette façon de danser sur une jambe avec le manche de guitare en avant, à la Chuck Berry).


Brian Johnson ou Bon Scott ?
Deux époques pour AC/DC : les années 70 avec Bon Scott pour chanteur, mort tragiquement un soir de 1980 dans une Renault 5 (la classe!) suite à une soirée trop arrosée. Comme pour toute rock star qui se respecte, de multiples versions plus ou moins glamour circulent sur la cause de sa mort. Version officielle : il s'est étouffé dans son vomi. Le groupe qui se croyait fini recruta Brian Johnson pour le remplacer et dans la foulée sortit Back in Black,  qui reste à ce jour le plus gros succès commercial du groupe  (3e album le plus vendu au monde, toutes catégories confondues).

Highway to Hell donc. Le dernier album avec Bon Scott, un énorme succès, et une chanson titre qui est devenue un hymne du rock. Evidemment, avec un tel parfum de soufre dans le titre et sur la pochette de l'album (Angus Young avec des cornes et une queue), et l'absence de second degré de certains contemporains bienpensants aux aguets, les accusations de satanisme ne tardèrent pas à pleuvoir (avec une bonne publicité en prime). Les paroles sont bien anodines, les explications d'Angus Young toutes mignonnes ("when you are out on the road on a bus sleeping with a guy's smelly sock in your face, it's like you're on the highway to hell"). Quant à Malcolm, il a une bonne raison de ne pas être sataniste : "My mum would kill me for that!". Pour le reste, c'est du AC/DC classique, du rock sans fioritures : simple, direct, efficace et indémodable.

livin' easy
lovin' free
season ticket on a one way ride
askin' nothin'
leave me be
takin' everythin' in my stride