La saga continue grâce à nos fans ! Aujourd'hui un post invité de Lionel.
« Nine Inch Nails is Trent Reznor ». C'est à cela que se résume la liste des membres sur la pochette du premier album de NIN « Pretty Hate Machine » (1989)... Voilà qui plante le décor. NIN n'est donc pas à proprement parler un groupe ; c'est le projet d'un seul homme : Michael Trent Reznor. Le son de Nine Inch Nails est définitivement le reflet de sa personnalité tourmentée, de sa capacité à explorer des styles musicaux qui vont du métal à la balade au piano solo, et de son intransigeance quant à sa liberté de création.
Il y a deux constantes dans la production protéiforme de NIN : d'abord les textes, qui parlent d'(auto)destruction, de malaise existentiel, de perversion en tous genres, et puis l'utilisation abondante de synthés et diverses babasses que Reznor affectionne parce que ça lui permet de tout faire tout seul. On se doute à partir de là que l'ambiance va être plutôt sombre, et que Reznor, s'il a un vrai talent de compositeur, n'est sans doute pas le pote idéal avec qui partir en camping.
« Pretty Hate Machine », premier opus de NIN, est fait de morceaux à la structure assez pop, mais n'est joué qu'avec des machines qui donnent à l'ensemble une couleur et un beat nettement industriels. L'album attire un public large, on parle de démocratisation de la musique industrielle, bref, c'est un succès. Le label de NIN veut alors vite un autre album comme ça, un peu plus synth-pop histoire de gagner plus d'argent.
Reznor refuse et envoie tout le monde paitre pour faire ce qu'il a en tête et produire un EP surpuissant : « Broken » (1992). Cette fois NIN met les pieds en plein métal indus et délivre ce que Reznor qualifie d'« ultra-fast chunk of death »... Ca dépote, surtout en live et soutenu par l’énergie d'un touring band qui assure à merveille la superposition machines/guitares. Vous pouvez juger du résultat avec le titre « Happiness in slavery », dans une version live qui sent la sueur, à écouter ci-dessous...
Commence alors une période de plus en plus introspective, avec d'abord « The downward spiral » (1994), album d'une franche gaité (on y parle du déclin d'un homme jusqu'à son suicide...) qui mélange des morceaux indus bourrés de distorsions avec des compos plus « chantées » mais aux textes bien provocs (du genre « I want to fuck you like an animal... » dans le single « Closer »).
En 1999 sort ensuite « The fragile », double album que Reznor emmène vers une sorte d'electro métallique sombre...
Puis plus rien (enfin si, une grosse cure de désintox) jusqu'à la sortie de « With teeth » en 2005, et surtout « Year zero » en 2007, album concept le plus politique de NIN, qui décrit une société totalitaire dans un futur pas si lointain.
Suivent en 2008 « Ghosts I-IV », qui se tourne résolument vers l'ambient dark, et « The Slip », album qui fait une synthèse réussie des différentes sonorités de Nine Inch Nails. Résultat plutôt heureux des conflits entre Reznor et ses différents labels, ces deux derniers opus sont édités sous licence « creative commons » et en téléchargement libre sur le site du groupe !
Tout ça fait de Nine Inch Nails une référence pour une floppée d'artistes, dont Rammstein et Marilyn Manson (Reznor produit ses trois premiers albums) pour ne parler que de métal... Mentionnons aussi au passage les collaborations de Trent Reznor avec David Fincher, pour qui il compose les BO de « The social network » et « Millenium »... Pas mal pour un seul homme.