Aujourd'hui on s'attaque à un monument du métal, un des groupes emblématiques du genre : Metallica. Le groupe, fondé en 1981 par Lars Ulrich (batterie) et James Hetfield (chant et guitare rythmique), a imprimé sa marque au genre durant les années 80. Après l'éviction du lead guitarist Dave Mustaine pour cause d'abus de drogues et d'alcool (il était encore plus bourré que les autres, c'est dire!), Kirk Hammett vient compléter le noyau du groupe juste avant le premier album, noyau qui restera inchangé pendant toute la carrière du groupe pendant que les bassistes vont et viennent - virés, morts, démissionnaires... Dave Mustaine se vengera en fondant Megadeth, autre membre du "big four" du thrash metal avec Slayer et Anthrax (des noms qui ne s'inventent pas).
C'est dur d'être jeune. |
Mais le thrash metal, c'est quoi? C'est du métal rapide et agressif, né de la fusion du punk avec la NWOBHM (rappelez-vous, Iron Maiden). L'anti glam-rock, le truc brut de décoffrage qui ne séduit pas la masse. Des riffs complexes et rapides, des solos de guitare longs et virtuoses, des changements de rythme au cours des morceaux, une batterie agressive avec un usage massif de la double pédale. Bref, ça remue. Mais Metallica, c'est aussi de longs morceaux instrumentaux (The call of Ktulu - une référence à Lovecraft, Orion) et même des balades (Fade to Black, ou la trop célèbre Nothing Else Matters).
Metallica réinvente le métal dans les années 80 avec Kill 'Em All (1983), Ride the Lightning (1984), Master of Puppets (1986) et ...And Justice for All (1988). Puis vient le black album, en 1991, qui leur apporte finalement une reconnaissance plus mainstream. Le rythme s'est ralenti, l'accent est mis sur les mélodies - un changement de style qui conduit certains à ne pas le considérer comme représentatif du groupe. Mais l'album contient des perles, dont Enter Sandman, première chanson de l'album et premier single qui se vendra à un demi-million d'exemplaire. Construit sur un riff de Kirk Hammett, la chanson évoque les cauchemards enfantins et incorpore des éléments de comptines déformées qui renforcent le sentiment d'un film d'horreur :
Hush little baby don't say a word,
And never mind that noise you heard,
It's just a beast under your bed,
In your closet, in your head
En live, ça donne ça et ça ne manque pas d'énergie. Notez l'intro d'Ennio Morricone (Le bon, la brute et le truand) que Metallica utilise au début de chaque concert depuis 1983. Et entraînez-vous à faire la même chose avec vos cheveux (eux, ils les ont perdus depuis).